Saône et Loire - Département

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Histoire

Les historiens situent la naissance des sociétés compagnonniques au Moyen Âge lors de la construction des cathédrales, monastères et châteaux. Les ouvriers se déplaçaient ainsi de chantier en chantier. Regroupés par métiers, ils ont adopté un ensemble de règlements et de coutumes, limitant ainsi la transmission des techniques de construction aux membres de leur réseau.

Jusqu’au 17e siècle, les sociétés compagnonniques brûlaient leurs archives, pour échapper aux condamnations. Seuls les décrets royaux et les archives de police nous renseignent. Et pourtant, malgré la répression, les sociétés se sont organisées et sont même devenues puissantes. Leur principal atout était d’offrir une main d’œuvre hautement qualifiée. Les compagnons revendiquaient des salaires et des conditions de travail correctes, n’hésitant pas à organiser des grèves.  Lorsqu’un compagnon était en difficulté, sa société lui venait en aide grâce à des fonds de solidarité appelés caisse de secours.

Au 19e siècle, le compagnonnage sort de sa clandestinité. On renonce à l’interdire en reconnaissant son but formateur. Il participe alors à la vie sociale par des concours, des expositions et des fêtes patronales. Le compagnonnage est à la pointe des revendications ouvrières et offre une organisation protectrice et efficace.

À partir du milieu du 19e le développement du machinisme et du capitalisme bouleverse le monde du travail, la grande industrie se développe et la notion d’apprentissage est menacée. De plus, l’électricité vient transformer les pratiques de l’outillage et certains métiers disparaissent, d’autres évoluent. Ainsi au tout début du 20e siècle, le compagnonnage est divisé et doit lutter pour perdurer devant les changements liés à la révolution industrielle. Plusieurs tentatives de rénovation vont permettre de redresser la situation par le développement de la formation et l’arrêt progressif des querelles entre sociétés.

Le compagnonnage compte actuellement trois sociétés : l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France, l’Union compagnonnique des Compagnons du Tour de France des Devoirs unis, et la Fédération compagnonnique des métiers du bâtiment. Chaque société perpétue ses propres traditions et les valeurs traditionnelles du compagnonnage tout en s’adaptant aux exigences contemporaines.

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